Notre métier est risqué ! Prenez-en de la graine...
- Étude de cas concrets de litiges concernant les architectes par l’AR-CO, M. VERSCHUERE.
Notre mission d’architecte est d’abord de concevoir un volume, des surfaces en veillant à la sécurité des futurs utilisateurs. Mais…
Penser, c’est risqué !
Voici trois exemples de sinistres où les assurances de l’architecte ont du intervenir.
- Maison à ossature bois, réception provisoire en juillet 2012, sauf les techniques.
- Une chaudière à mazout est installée dans un volume secondaire accessible via un escalier escamotable dans les combles. Les propriétaires se plaignent du bruit émanant de la chaudière qui est raccordée à une cheminée métallique à double paroi en inox.
- Pour diminuer le bruit, la chaudière est déplacée dans le même local et est munie de panneaux acoustiques.
- Un incendie éclate dans le bâtiment principal, la chaudière est peu abîmée.
- L’assureur assigne tout le monde, sauf le coordinateur sécurité et santé. Il s’avère qu’il s’agit d’un feu de cheminée, suite à un charbonnage de celle-ci via la chaudière. On se rend compte que les prises d’air n’étaient pas percées. Mais, pourtant, la chaudière satisfait à toutes les normes de sécurité et de rendement lorsque l’installateur vient faire le ramonage et l’entretien annuel.
- Finalement, après de multiples recherches, on se rend compte que les réglages de la chaudière étaient effectués avec l’escalier escamotable ouvert ! Dès que l’escalier était refermé, la chaudière était privée d’air et donc elle charbonnais.
- Le litige a duré 540 jours devant le tribunal !<
- Bureau, avec laboratoire et parking souterrain : protection incendie intermédiaire, classe A 3 :
- architecte, promoteurs et maîtres d’ouvrage vont voir les pompiers avant les travaux. Ceux-ci acceptent un produit anti feu.
- En cours de réception, refus ou oubli des pompiers qui avaient accepté le produit, mais l’utilisation des locaux est autorisée. Pourtant, un Incendie éclate.
- On demande l’intervention de l’entrepreneur et du promoteur.
- Malgré l’intervention d’un architecte très proactif, il écope de 1/3 de responsabilité, le promoteur 1/3 et l’entrepreneur 1/3.
- C’est l’assureur qui a été un élément de réconciliation. Il vaut mieux ne pas chercher à se défendre soi-même et faire appel à son assurance qui connaît les ficelles.
- Maison à ossature bois avec un poêle à bois dans le salon :
- le maître d’ouvrage ne souhaite pas avoir la sortie d’air chaud sous le plafond et il met l’architecte dehors.
- Celui-ci écrit heureusement une lettre exprimant son refus de camoufler la sortie d’air chaud.
- Un incendie survient à cause de cette sortie fermée. L’architecte est disculpé.
Conclusions : 8 conseils à retenir !
- avoir un bon contrat définissant clairement les obligations de résultat et de moyens (voir les actes du 50e de l’Ordre des Architectes et l’intervention de Philippe flamme) ;
- ne pas écrire beaucoup, mais bien écrire de façon concise, télégraphique.. Ne pas oublier son autorité d’architectes; vérifier que les impositions du cahier des charges ne sont pas respectées et le signaler par écrit.
- Appeler directement un spécialiste quand on a un problème.
- Pendant les visites de chantier, ne pas écouter les bla-bla. Il est parfois très utile de visiter tout seul le chantier en prenant son temps.
- Ne pas aller trop vite.
- Ne pas jouer la victime. Il peut y avoir des éléments positifs en sa faveur dont elle ne soupçonne même pas l’existence.
- Toujours se dire : « et si c’était pour ma propre maison, ferais-je la même chose ? »
- Ne pas rejeter ou négliger la vérification des mémoires au fur et à mesure de l’avancement du chantier. C’est aussi une question d’autorité. L’architecte doit rester maître du budget.
Rapporteur : Jean GLAUDE.
©15/01/2013 ARALg
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anonyme (mardi, 08 mai 2018 22:36)
ça nous aide beaucoup